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Les nouveaux populistes – Le triomphe de la propagande



Le cinéma ça sert aussi à faire la propagande

 

Titre : Les nouveaux populistes
Réalisateur : Isabelle Quintard, Yves Couant, Julie Dejode, Floriane Soyer
Durée : 0h24
Année : 2020
Pays : France
Genre : Magazine BFMTV
Résumé : Michel Onfray, Didier Raoult, Eric Zemmour, trois personnalités qui ont occupé l’année 2020 sur le terrain médiatique. Un philosophe, un éditorialiste, un scientifique, trois polémistes qui savent aussi bien fédérer que diviser. Comment expliquer leur popularité ? Est-elle durable ou un simple effet de mode ? Quels sont leurs points communs ? Leurs différences ? Pourraient-ils avoir des ambitions politiques pour 2022 ?
Fiche : BFMTV
Partage déniché par Monde en Question
Avis de Ciné Monde : D’emblée on sait qu’il s’agit d’un faux débat : Une proximité avec le peuple qui leurs vaut souvent d’être considérés [par les auteurs du magasine télévisuel de BFMTV] comme les nouveaux populistes [01’07].
Si Michel Onfray et Eric Zemour se disent populistes (sans qu’un sache clairement ce que cela veut dire), Didier Raoult, lui, est accusé de l’être par Ruth Elkrief qui se prend pour Saint-Just [01’14].

Contrairement à ce qu’affirme le commentaire en voix-off [04’09], ces trois hommes n’ont absolument rien en commun. L’amalgame vise surtout à discréditer Didier Raoult. En l’accusant d’être populiste, on l’accuse d’être proche de l’extrême droite. CQFD ! Son crime ? Bien que très présent dans les médias (beaucoup trop à mon avis), il exprime son désaccord, en tant que spécialiste des maladies infectieuses, sur la gestion de l’épidémie du Covid-19 et sur la croyance en un vaccin miracle.

Un détail très significatif de l’amalgame journalistique fabriqué par le montage : Eric Zemour et Didier Raoult sont interviewés par la même journaliste, Ruth Elkrief [07’52].
Le commentaire en voix-off (la voix de la propagande) accuse Didier Raoult de mentir alors qu’il dit clairement qu’il n’a jamais utilisé le mot « deuxième vague » sauf pour répondre à la question de la journaliste comme à celle de la Présidente de la commission parlementaire [11’06].
Par contre, c’est le commentaire sur la chloroquine qui est un grossier mensonge car l’étude publiée par The Lancet était un faux comme l’a avoué BFMTV le 23/06/2020 !

Selon la technique de la propagande, vantée par Edward Bernays en 1917, un mensonge doit être répété plusieurs fois pour être cru. Les auteurs appliquent consciencieusement ce principe en repassant en boucle le montage parallèle pour accuser de populisme Didier Raoult en l’associant à Eric Zemour [16’26].

Le procédé sert la propagande médiatique qui prétend que le racisme de droite d’Eric Zemour serait plus immonde que le racisme républicain de Charlie Hebdo !

Lire aussi :
Sur les journalistes qui se prennent pour Saint-Just :
J’avoue une certaine fatigue face à des débats où les protagonistes ont une vision binaire du monde, plaçant le monde occidental sur un piédestal, le reste dans les bas-fonds, les bons et les méchants, eux et nous…
Nombreux sont ceux qui veulent délivrer des leçons de morale, qui n’ont que cette morale à la bouche lorsqu’ils évoquent les questions stratégiques. Cela permet souvent d’éviter de se plonger dans la complexité des réalités. Certains sont de bonne foi, d’autres parfaitement cyniques et se servent de la parole comme cache-sexe de leurs intérêts. Mais la plupart se sentent investis d’une mission et sont convaincus qu’une menace globale pèse sur le monde occidental. Ils sont d’ailleurs souvent prêts à fouler aux pieds, sans s’en apercevoir, les principes qu’ils défendent. Au nom de la défense de valeurs occidentales, il faut réduire au silence ceux qui s’y opposent, ou plutôt ceux qui sont accusés de s’y opposer. Certains feront tout pour tenter de limiter ou d’interdire la parole de ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, en les excluant du cercle de raison et en les faisant passer pour des ennemis de la démocratie et des libertés. S’auto-désignant « rempart du monde libre », ils sont prompts à diaboliser ceux qui ne partagent pas leur point de vue et à leur appliquer la sentence de Saint-Just, qui ne figure pourtant pas dans leur Panthéon : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».
Pascal BONIFACE, Géopolitique du Covid-19 – Ce que nous révèle la crise du Coronavirus, 2020 [Texte en ligne].
Sur le discours de propagande qui utilise la voix off et le montage parallèle :
– Un spectre hante la France le frelon chinois, Chine en Question
– Le montage parallèle associe deux séries de plans pour créer une continuité entre des réalités différentes, Ciné-club de Caen.
– Karl-Dietmar MÖLLER, Le montage parallèle dans un film de propagande nazi in Colloque Cinémas et réalités, Université de Saint-Étienne, 1984 [Aperçu en ligne].
Audition du Pr Didier RAOULT, directeur de l’institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille, Assemblée nationale, 24/06/2020.
Sur l’étude publiée par The Lancet voir L’incroyable fraude contre la chloroquine diffusé par BFMTV le 23/06/2020, Monde en Question.
Dossier Edward BERNAYS (avec liens), Monde en Question.
Propagande de Charlie Hebdo, Chine en QuestionMonde en Question.
Raphaël DOAN, Quand Rome inventait le populisme, 2019, [Texte en ligne].
Chantal MOUFFE, Pour un populisme de gauche, 2018, [Texte en ligne].
Pierre ROSANVALLON, Le siècle du populisme – Histoire, théorie, critique, 2020, [Texte en ligne].
Cinémathèque, Ciné Monde.
Dossier Cinéma France, Monde en Question.
Index Cinéma (Tous les dossiers), Monde en Question.
Veille informationnelle Cinéma, Monde en Question.
Revue de presse, Monde en Question.

Livres Covid-19 nº2 Didier RAOULT


Bibliographie Covid-19

 

Didier RAOULT, Rapport remis aux Sénateurs membres de la commission d’enquête, IHU Méditerranée Infection, 10/09/2020.

Didier Raoult auditionné par le Sénat à propos de la gestion de la pandémie de Covid-19, Sénat, 15/09/2020.

Didier RAOULT et Coll., Covid-19, 2020 [Extraits en ligne].

Commentaires : Inutile de présenter l’auteur que tout le monde connaît… à travers le prisme déformant des médias. Il serait temps de le lire pour se faire son opinion !

Serge LEFORT
Citoyen du Monde et rédacteur de Monde en Question

Lire aussi :
Dossier Covid-19 (avec liens), Monde en Question.
Revue de presse Santé publique Monde, Monde en Question.
Revue de presse Santé publique Chine, Chine en Question.
Veille informationnelle Livres, Monde en Question.
Revue de presse, Monde en Question.

La science est un sport de combat


Bibliographie sciences

 

Qui est Didier Raoult ? Que pense-t-il vraiment ? Pourquoi ce grand infectiologue, auteur de nombreuses découvertes, irrite-t-il autant les autorités politiques, sanitaires, et nombre de ses confrères ?

Dans ce livre, dense, fort, personnel, le professeur Raoult éclaire toute sa démarche, au-delà de l’actuelle controverse autour de l’hydroxychloroquine et du Covid-19. Ce défenseur acharné du progrès scientifique donne sa vision de ce que doit être la médecine et la recherche.

Parce que Didier Raoult est avant tout un médecin, parce que soigner est son premier devoir, parce qu’il est un esprit farouchement indépendant, il s’oppose aux blouses blanches administratives qui n’ont jamais vu un malade, aux modélisateurs fascinés par les Big Data, aux grandes revues médicales qui font la pluie et le beau temps mais sont de plus en plus sous l’emprise des laboratoires pharmaceutiques, aux autorités sanitaires et politiques…

Pour que le public retrouve confiance dans la science, nous dit celui qui est l’un des plus influents chercheurs au monde dans son domaine, il faut savoir se déjuger, remettre en cause ce que l’on sait ou croit savoir, faire tomber ses idoles, bousculer les dogmes et les théories établies, renier ses maîtres…

Didier RAOULT, La science est un sport de combat, 2020 humenSciences, [Texte en ligne].

Lire aussi :
Didier RAOULT, Rapport remis aux Sénateurs membres de la commission d’enquête, IHU Méditerranée Infection, 10/09/2020.
Dossier Covid-19 (avec liens), Monde en Question.
Dossier Médecine (avec liens), Monde en Question.
Dossier Sciences, Monde en Question.
Revue de presse, Monde en Question.
Veille informationnelle Livres, Monde en Question.
Veille informationnelle Sciences, Monde en Question.

Impact, gestion et conséquences de l’épidémie de coronavirus (1)


 

Commission d’enquête de l’Assemblée nationale :

01/04/2020, Audition de M. Édouard PHILIPPE, Premier ministre et M. Olivier VÉRAN, ministre des Solidarités et de la Santé, Assemblée nationale.

16/06/2020, Audition de M. Jérôme SALOMON, Directeur Général de la Santé, Assemblée nationale.
Commentaire : On se rend compte rapidement que Jérôme Salomon est un expert en communication qui sait répondre de manière lisse en esquivant toutes les questions épineuses et en transformant les erreurs ou les manques par des éloges pro-domo des actions réalisées… après-coup. C’est d’emblée manifeste à propos des tests et des EHPAD (maisons de retraite médicalisées) [51’58-1h01]. Il utilise la même tactique de manipulation sur la question des masques.
Il perd le contrôle en bégayant quand Jean-Christophe Lagarde lui repose la question à laquelle il n’avait pas répondu, mais il réussit encore une fois à noyer sa non-réponse dans des considérations générales ou hors de propos (le terrorisme) [1h48-1h52].
Eric Ciotti, rapporteur de la commission, sollicite en vain des réponses précises sur les dates et les quantités [2h21].
Un détail prouve les manipulations verbales de Jérôme Salomon : il utilise le terme de cluster à propos du rapatriement de Français de Wuhan le 31 janvier 2020 [2h28] or cet anglicisme, qui reproduit les impostures langagières des médecins dénoncées par Molière, ne fut utilisé que début mars (source).
La députée Martine Wonner, frustrée par la qualité des réponses [2h34], pose des questions pertinentes et s’étonne de la présence quotidienne du directeur de la santé à la télévision était-ce pour terroriser les Français ou pour les infantiliser ? [2h36]. La communication non verbale (geste de réassurance : massage de l’annulaire droit) trahit à plusieurs reprises ses réponses douteuses.
On apprend que les opérations chirurgicales étaient suspendues suite à une rupture de stock de certains médicaments anesthésiques [3h22] !

17/06/2020, Audition de M. François BOURDILLON, ancien directeur général de Santé Publique France de 2016 à 2019 ; Audition de Mme Geneviève CHÊNE, directrice générale de Santé Publique France, Assemblée nationale.
Commentaire : On apprend que les stocks de masques étaient périmés (plus de dix ans d’âge) et que 95% des stocks de médicaments anti-viraux étaient aussi périmés… depuis 2018 ! Les réponses de Mme Geneviève Chêne sont floues ou inexistantes. Elle répète inlassablement des généralités.

18/06/2020, Audition M. Jean-François DELFRAISSY, président du Conseil scientifique Covid-19, Assemblée nationale.

18/06/2020, Audition de M. Benoît VALLET Directeur Général de la Santé de 2013 à 2018 ; Audition de M. Jean-Yves GRALL, Directeur Général de la Santé de 2011 à 2013, Assemblée nationale.

23/06/2020, Audition de M. William DAB, ancien Directeur Général de la Santé de 2003 à 2005, Assemblée nationale.
Commentaire : Un député reprend l’indicateur que je défends depuis le début : nombre de morts/nombre de cas. Le 21/06/2020, il s’élevait à 19,13% en France contre 5,30% dans le monde, ce qui illustre l’échec à la fois de la prévention et des traitements [1h48].
Lire aussi : 24/06/2020, Le diagnostic implacable de William Dab devant la commission d’enquête, Libération.

24/06/2020, Audition de M. Didier HOUSSIN, ancien Directeur Général de la Santé de 2005 à 2011 ; Audition du Pr Didier RAOULT, directeur de l’institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille, Assemblée nationale.
Commentaire : C’est le seul médecin praticien, sollicité jusqu’à maintenant, qui a une expérience à la fois des tests de dépistage et de diagnostic et des traitements.

25/06/2020, Audition du Pr Karine LACOMBE, cheffe de service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, Assemblée nationale.
Commentaire : Mme Brigitte Bourguignon, Présidente de la Commission, affirme : Après la maîtrise de l’épidémie grâce au confinement et à l’effort de tous les Français que nous devons saluer [18’24] alors que M. William Dab a clairement dit à plusieurs reprises le 23/06/2020 que le confinement généralisé fut une erreur car seulement trois régions étaient touchées.
Dans son discours liminaire, Karine Lacombe dit qu’elle s’exprime en tant que soignante (elle est cheffe de service), femme et mère [20’00-24’40]. Que vient faire le féminisme pétainiste dans cette galère ? Plus loin, elle se présente non comme acteur médiatique, mais comme victime médiatique [43’35] ou comme quelqu’un de profondément humain [1h09] : je n’ai aucune preuve, c’est mon cœur qui parle [1h10] !
Le débat sur la chloroquine est totalement biaisé car Karine Lacombe parle du traitement de patients qui présentent des signes de gravité c’est-à-dire qui nécessitent d’être hospitalisés [34’21] alors que Didier Raoult parle du traitement de patients ne présentant pas de signes de gravité afin de réduire leur charge virale et donc d’empêcher la transmission du virus à des tiers.
Un député reprend l’indicateur que je défends depuis le début : nombre de morts/nombre de cas. Le 21/06/2020, il s’élevait à 19,13% en France contre 5,30% dans le monde, ce qui illustre l’échec du dépistage [1h26] ; il évoque aussi les conflits d’intérêts avec le laboratoire Gilead qui vend des molécules concurrentes de la chloroquine [1h27].

Lire aussi :
25/06/2020, Projet de loi organisant la sortie de l’état d’urgence sanitaire (nouvelle lecture), Assemblée nationale.
03/06/2020, Rapport d’étape de la mission ; Désignation du président de la mission et d’un rapporteur, Assemblée nationale.
Mission d’information sur la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de coronavirus (Présentation, Composition, Calendrier, Comptes rendus), Assemblée nationale.
Bulletins (de santé) du coronavirus, Monde en Question.
Revue de presse, Monde en Question.
Revue de presse Santé publique Monde, Monde en Question.
Revue de presse Santé publique Chine, Chine en Question.

La vérité sur les vaccins


 

Pour ou contre ? Dangereux ou non ? Beaucoup d’entre nous ne savent plus quoi penser et pour cause : on ne les a jamais renseignés, scientifiquement, sans parti pris, sur la vaccination. Le Pr Didier Raoult, microbiologiste mondialement reconnu qui dirige le plus grand centre français consacré aux maladies infectieuses (l’IHU de Marseille), comble cette lacune.

Être pro ou anti-vaccin n’a pas de sens. La question à se poser est : quel vaccin est utile, pour qui, dans quelles circonstances ? Or, savez-vous que 3 des 11 vaccins désormais obligatoires en France sont obsolètes dans ce pays ? Que d’autres ne sont pas recommandés alors qu’ils préviennent des maladies graves ? Que le vaccin contre la grippe, peu efficace chez les personnes âgées, devrait être au contraire distribué aux enfants ?

Quant à redouter les effets nocifs d’un vaccin, la seule attitude valable est d’évaluer le rapport risques/bénéfices pour choisir intelligemment, au lieu d’écouter les fabricants de peur comme ce fut le cas pour le vaccin contre l’hépatite B, aujourd’hui lavé de tout soupçon.

« Notre politique vaccinale est incohérente, dépassée et inefficace », affirme Didier Raoult, propositions à l’appui pour éviter des aberrations comme celles concernant la grippe aviaire et HIN1, et pour regagner la confiance de la population.

C’est un constat que tout un chacun peut faire. Nos gouvernements décident de plus en plus sous l’influence des médias et des réseaux sociaux – qui répercutent et amplifient les angoisses de la population, quand ils ne cèdent pas aux certitudes des conseillers qui peuplent les cabinets ministériels. Le secteur médical n’échappe pas à cette façon d’agir. Des vaccins sont imposés ou interdits sans réelle concertation avec les professionnels de la santé, d’autres perdurent alors qu’ils n’ont plus d’intérêt réel, et les décisions de rembourser certaines vaccinations sont aléatoires ou fantaisistes.
Tout cela brouille les esprits. Une confusion aggravée par les scandales sanitaires qui se sont succédé ces dernières décennies dans le domaine de la santé : le sang contaminé dans les années 1980, la crainte d’une transmission à l’Homme de la maladie de la vache folle dix ans plus tard, la dangerosité réelle du médicament Médiator révélée en 2009 par un médecin. Et sur le front des vaccins, la psychose de la grippe H1N1 après l’enclenchement de la phase 6 d’alerte pandémique, le 11 juin 2009 par l’OMS. Une hystérie qui s’est traduite par le retentissant échec du plan de couverture vaccinale organisé en catastrophe par le ministère de la Santé de l’époque.
p.12

Didier RAOULT, Olivia RECASENS, La vérité sur les vaccins, Michel Lafon, 2018 [Texte en ligne].

Lire aussi :
Revues de presse, Monde en Question.
Revue de presse Santé publique Monde, Monde en Question.
Revue de presse Santé publique Chine, Chine en Question.

Épidémies – Vrais dangers et fausses alertes


Bibliographie médecine

 

Les alertes affolantes sur de possibles épidémies se sont multipliées ces dernières années. Pour toutes ces maladies des modèles mathématiques et des prédictions ont été réalisés, qui annonçaient la mort de millions de personnes. Il n’en a rien été, en dehors de l’épidémie de grippe qui a tué comme une grippe ordinaire.
En revanche d’autres épidémies ont été négligées, dont […] le Clostridium difficile qui tue [sans émouvoir personne] entre 60 000 et 100 000 personnes par an dans le monde.
p.5 de l’édition électronique

En ces temps de réclusion sous la couette, je conseille la lecture de ce petit livre (98 pages) malgré deux points négatifs : le style souffre d’une écriture hâtive et, plus grave de mon point de vue, l’auteur qualifie le coronavirus de coronavirus chinois, terme de la propagande anti-chinoise, au lieu d’utiliser la dénomination scientifique de covid-19.

Ceci dit, son livre est un pavé dans la mare. Didier Raoult a une très longue expérience de terrain des maladies infectieuses, mais, comme il n’appartient pas aux cercles des conseillers du prince, sa parole est d’emblée disqualifiée par les médias nationaux, par ses collègues qui intriguent contre lui auprès des décideurs pour le compte des laboratoires pharmaceutiques et enfin par les politiques qui « ont un mode de réflexion trop proche de celui des médias ».

Et c’est en tant qu’expert, mondialement connu et reconnu, qu’il affirme :

La vitesse de réaction des Chinois dans la gestion des épidémies a été stupéfiante, en particulier dans son évaluation des molécules anti-infectieuses. Ils ont pu rapidement montrer que la chloroquine, un des médicaments les plus prescrits au monde et les plus simples, est peut-être le meilleur traitement des coronavirus et la meilleure prévention.
p.56 de l’édition électronique

Un traitement par la chloroquine n’intéresse personne en France car son coût est trop dérisoire (2 € environ) pour faire sérieux après les prédictions terrifiantes des lanceurs d’alerte qui vont dans l’intérêt des opportunistes des situations de crise orchestrées par les médias : les décideurs politiques et économiques (les laboratoires pharmaceutiques en l’occurrence).

Je doute que l’immense majorité de mes amis, qui vivent en France, en Belgique, en Espagne ou en Suisse, lise ce livre parce qu’il est à contre-courant de leur croyance.

[…] même si les gens adorent avoir peur, à la longue, la réalité s’imposera et ils ne croiront plus rien de ce qu’on leur prédit. Ce qui est tout aussi dangereux que la crédulité aveugle. Souvenons-nous de l’histoire de Pierre et le loup : à force d’entendre Pierre crier au loup, plus personne ne le crût quand le loup arriva !
p.93 de l’édition électronique

25/03/2020
Serge LEFORT
Citoyen du Monde et rédacteur de Monde en Question

Didier RAOULT, Épidémies – Vrais dangers et fausses alertes, Michel Lafon, 2020 [Texte en ligne].

Lire aussi :
Didier RAOULT, Rapport de mission sur le bioterrorisme, 2003 [Texte en ligne].
Bulletin (de santé) du coronavirus nº1, Monde en Question.
Revue de presse Santé publique Chine, Chine en Question.
Revue de presse Santé publique Monde, Monde en Question.
Index Médecine, Monde en Question.
Veille informationnelle Livres, Monde en Question.

Si les gens ne veulent pas regarder les chiffres, je n’y peux rien !


 

Il n’en démord pas. Malgré l’écho donné à la défiance politique et médicale concernant son essai clinique, le patron de l’IHU est convaincu de la pertinence de l’hydroxychloroquine pour traiter les patients atteints de Covid-19. Malgré la psychose médiatique et son décompte mortuaire quotidien, il le répète : on a plus de chance de mourir d’autre chose que du « coronavirus chinois ». Alors qu’hier soir le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy appelait solennellement à une stratégie de dépistage massif, Didier Raoult, lui, l’avait préconisée et mise en place dès l’arrivée des premiers rapatriés de Wuhan. Dans les couloirs de l’IHU, on glisse que dans cette crise sanitaire, « il a mis ses couilles sur la table ». L’histoire dira si le détonnant Pr Raoult avait raison. Rencontre.

627 morts en une journée et 40 000 cas de Covid-19 en Italie, on n’en est plus à la « grippette » dont vous parliez il y a quelques semaines…
Pr Didier Raoult
: Vraisemblablement, vous ne comprenez pas du premier coup. Toutes les situations doivent être mises en perspective. Sur quelle maladie infectieuse toute la presse s’est-elle excitée l’année dernière ? La rougeole. À la fin, il y a eu 1 000 cas avec un mort et il y avait une annonce tous les jours dans les médias. Le monde de l’information vit dans un monde parallèle au mien, celui de l’observation. On est passé d’une exagération à une déconnection. Il y a dans le monde 2,6 millions de morts d’infections respiratoires par an, vous imaginez que les 5 000, 10 000 ou même 100 000 vont changer les statistiques ?

On ne parle pas de statistiques, on parle d’êtres humains, de populations entières confinées…
Pr Didier Raoult
: De quoi voulez-vous parler d’autres ? Les gens meurent, oui. La plus grande surmortalité de ces dernières années en France, c’était en 2017 : 10 000 morts supplémentaires en hiver, on ne sait pas même pas si c’est de la grippe. 10 000 morts, c’est beaucoup. Mais là, on en est à moins de 500. On va voir si on arrive à en tuer 10 000, mais ça m’étonnerait.

L’argument statistique est donc le seul prisme…
Pr Didier Raoult
: À Marseille, nous avons diagnostiqué 120 cas positifs, il y avait deux morts de plus de 87 ans. Ils mourraient aussi l’année dernière. Sur 100 prélèvements de gens qui ont une infection respiratoire, ce sont plutôt des cas graves, quand on teste 20 virus et 8 bactéries, il y en 50 % dont on ne sait pas ce qu’ils ont, c’est notre grande ignorance. Pour tous les autres, il y a 19 virus saisonniers, qui tuent aussi. Les coronavirus endémiques tuent plus ici que le chinois. Je confronte en permanence les causes de mortalité dans toute la région à cette espèce de soufflet anxiogène qui monte : pour l’instant, on a plus de chance de mourir d’autres choses que du Covid-19. Le grand âge, les comorbidités et la prise en charge tardive sont des facteurs de mortalité. C’est peut-être inentendable, mais c’est la réalité. La seule chose qui m’intéresse sont les datas, les données brutes. Les données vont rester, les opinions, elles, changent… Je ne dis pas l’avenir, mais je ne suis absolument pas terrifié.

Comment expliquez-vous la situation dans l’est de la France ?
Pr Didier Raoult
: Je suis scientifique, c’est ce qui manque dans ce pays ; une grande partie du monde politique et administratif réagit comme vous (les médias, NDLR). Nous, nous ne devons pas réagir comme ça. Les seules données qui m’intéressent ce sont les données d’observation, je n’ai pas d’opinion. Il n’y a que la presse qui parle de ce qui se passe dans l’Est, moi, je n’ai pas de données. Pour l’Italie, on disait pis que pendre, j’ai reçu une analyse, c’est comme ailleurs, ce sont des gens de plus de 75 ans. Les Japonais ont fait un très beau modèle expérimental en confinant les croisiéristes assez âgés sur le Diamond Princess. On a bien vu que c’était contagieux, 700 l’ont chopé. Mais en dépit d’une population très fragile, il n’y a eu qu’1 % qui sont morts. C’est la réalité observée. Quand il y aura 1 000 morts dans l’Est, je dirai oui, c’est grave.

Vous êtes en permanence à contre-courant du discours…
Pr Didier Raoult
: Ce n’est pas parce qu’il y a quelques personnes qui pensent certaines choses à Paris, que je suis à contre-courant. Dans mon monde, je suis une star mondiale, je ne suis pas du tout à contre-courant. Je fais de la science, pas de la politique. Les maladies infectieuses, ce n’est pas très compliqué, c’est diagnostic et traitement. C’est le B-A ba, si les gens ne connaissent pas le B-A ba des maladies infectieuses ou de la chloroquine qui s’apprend en troisième année de médecine, je n’y peux rien. Je vais pas refaire l’éducation de ceux qui refont le monde sur les plateaux-télé. Je me fous de ce que pensent les autres. Je ne suis pas un outsider, je suis celui qui est le plus en avance. La vraie question est : comment ce pays est arrivé dans un tel état que l’on préfère écouter les gens qui ne savent pas que plutôt ceux qui savent ?

24 patients sont suivis dans l’essai clinique, combien de personnes ont été traitées depuis…
Pr Didier Raoult
: On en a traitées d’autres mais je ne vous dirai pas combien. J’en informerai d’abord le ministère.

Après six jours de traitement, la charge virale de 75% des patients est négative, sont-ils pour autant guéris ?
Pr Didier Raoult
: Ils sont guéris du virus. Mais si vous avez des lésions pulmonaires, elles ne disparaîtront pas en trois jours. Nous ne savons pas pour le moment non plus si, une fois guéri, vous pouvez retomber malade, cela n’a pas été décrit par les Chinois qui ont deux mois d’avance sur nous.

Quid des 25 % qui sont toujours positifs ? Leur situation s’aggrave-t-elle comme on le dit autour des 7e et 8e jours ?
Pr Didier Raoult
: Nous n’avons pas eu d’aggravation dans les cas traités mais nous ne voyons pas de gens dans des états graves. Pour l’instant, les cas graves sont ceux qui ne sont ni détectés, ni traités et qui arrivent avec une insuffisance respiratoire très grave. Ils vont directement en réanimation et ils vont mourir là-bas. Si on dépiste et que l’on traite les gens précocement il y a forcément plus de chance de les sauver que 48 heures avant la phase terminale.

Votre stratégie depuis le début de l’épidémie est de mobiliser tout l’IHU pour faire du dépistage massif, pourquoi, cela n’a pas été une stratégie nationale dès l’origine ?
Pr Didier Raoult
: Ce n’est pas ma stratégie, c’est du bon sens. Je ne sais pas pourquoi ce n’est pas une stratégie nationale, c’est un choix politique. Moi, je fais mon devoir, point final. Je fais ce que je dois faire, je joue ma partition dans une pièce. Mais ce n’est pas moi qui ai inventé le théâtre, ni le texte. Je suis le seul à avoir une pensée classique sur les maladies infectieuses alors que tout le monde perd ses nerfs…

Quid des effets secondaires du traitement à l’hydroxychloroquine ?
Pr Didier Raoult
: Ce qu’on dit sur les effets secondaires est tout simplement délirant. Ce sont des gens qui n’ont pas ouvert un livre de médecine depuis des années. Plus d’un milliard de gens en ont bouffé, les personnes qui souffrent de lupus en prennent pendant des décennies… Je connais très bien ces médicaments, j’ai traité 4 000 personnes au Plaquénil depuis 20 ans. Ce n’est pas moi qui suis bizarre, ce sont les gens qui sont ignorants. On ne va pas m’apprendre la toxicité de ce médicament.

Le gouvernement a annoncé élargir les essais sur l’hydroxychloroquine mais par des équipes indépendantes de la vôtre, pourquoi ?
Pr Didier Raoult
: C’est normal. Jusqu’il y a 30 ou 40 ans, en faisant face à des maladies qu’on soignait mal ou pas, la méthodologie, on s’en foutait un peu. Le premier type qui avait une infection à staphylocoque, on lui donnait de la pénicilline, il était guéri et tout le monde était content. Au fur et à mesure où l’on a été de plus en plus compétent, il a fallu faire des études en double aveugle, puis rendre publiques des données pour ne pas qu’il y ait des tricheurs, notamment en raison des enjeux financiers. Aujourd’hui, on sait par les Chinois que le portage moyen du virus est de 20 jours. Nous, nous avons les moyens de mesurer la charge virale, on voit qu’elle baisse, donc c’est que ça marche. On n’avait pas besoin de groupe témoin. Je suis content de l’élargissement des essais avec des médicaments, qui marchent, je suis juste un docteur. Si vous avez des doutes sur ma crédibilité, ce n’est pas mon problème. Il y a des gens soignés dans le monde entier, je ne me sens pas plus responsable des malades de Paris que de Corée. Ce seront les plus intelligents qui seront le mieux soignés. Je n’essaie pas d’être arrogant. Si les gens ne veulent pas regarder les chiffres, je n’y peux rien. Nous avons réalisé les 2/3 des tests de France, on a mis en place une machine de guerre. Après, on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif.

Source

Lire aussi :
Didier RAOULT, Rapport de mission sur le bioterrorisme, 2003 [Texte en ligne].
Didier RAOULT, Épidémies – Vrais dangers et fausses alertes, 2020 [Texte en ligne].
Bulletin (de santé) du coronavirus nº1, Monde en Question.
Revue de presse Santé publique Chine, Chine en Question.
Revue de presse Santé publique Monde, Monde en Question.