Monde en Question

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Le samouraï (1967)


Cycle Jean-Pierre MELVILLE (réalisateur)

 

Titre : Le samouraï
Réalisateur : Jean-Pierre Melville
Acteurs : Alain Delon, François Périer, Nathalie Delon
Durée : 1h45
Année : 1967
Pays : France
Genre : Thriller
Résumé : Jeff Costello, dit le samouraï est un tueur à gages. Alors qu’il sort du bureau où git le cadavre de Martey, sa dernière cible, il croise la pianiste du club, Valérie. En dépit d’un bon alibi, il est suspecté du meurtre par le commissaire chargé de l’enquête. Lorsqu’elle est interrogée par celui-ci, la pianiste feint ne pas le reconnaître. Relâché, Jeff cherche à comprendre la raison pour laquelle la jeune femme a agi de la sorte.
Fiche : IMDb
Partage déniché par Monde en Question
Avis de Monde en Question : L’image, qui sert de cadre au générique, est séduisante. Mais je n’augure rien de bon quand Alain Delon (Jef Costello) enfile l’uniforme maniaque de Melville : imperméable et chapeau [03’30]. Il n’y a que dans les mauvais films que les gens ne ferment pas leur voiture pour faciliter la tâche du voleur [04’08], mais curieusement personne ne la vole quand Jef Costello laisse la sienne ouverte avec le moteur en marche le temps de tuer sa cible 11’59-15’38] ; il la laisse encore ouverte [16’27] et [18’00] ; un autre personnage agit de même [17’19]. Un taxi libre arrive trop opportunément pour un homme qui ne peut pas compter sur l’imprévu pour réussir [18’19].
L’appel téléphonique du commissaire (François Périer) gâche tout [18’59]. La scène du défilé des suspects ne tient pas car le flic déballe le casier judiciaire de chacun devant les témoins [22’10-25’58]. Celle de la dernière confrontation est encore moins crédible à cause de la proximité physique des protagonistes et, pire encore, parce que le commissaire explique toute sa stratégie à la pianiste qui a vu le tueur (Cathy Rosier) [34’13-36’47].
Les scènes sans dialogue, comme celle de l’échange des plaques [06’04-07’58] et l’interprétation d’Alain Delon, pourraient sauver le film, mais celles avec dialogue, comme ci-dessus, sonnent terriblement faux (toutes celles avec François Périer). Je n’ai donc pas la curiosité de connaître la suite… prévisible après quelques cadavres.

Jean-Pierre Melville sait critiquer les dialogues des autres, mais pas les siens qui sont pourtant de même facture :

Pickpocket [1959], qui est un film que j’adore, n’est pas tout à fait réussi. Faut-il en attribuer la faute aux dialogues ? Je suis porté à le croire, car ils sonnent faux.
Rui NOGUEIRA, Le cinéma selon Jean-Pierre Melville, 2021 [Texte en ligne].

Alexandre Clément nous prévient qu’il a toujours été un menteur et doute qu’il connaissait le sens du mot schizophrène, mais l’interprétation psychanalytique de l’impuissance sexuelle de Jef Costello est très douteuse. De mon point de vue, la fin du samouraï était prévisible quand la pianiste le voit sortir du bureau où il a exécuté son contrat [14’50]. Ce tueur à gages est solitaire et maniaque (il répète toujours les mêmes gestes). Elle est donc comme le grain de sable qui bloque sa mécanique car alors il ne contrôle plus rien. Il est doublement piégé, par la police qui les surveille tous les deux et par son commanditaire, pour lequel elle travaille, qui veut se débarrasser de lui (scène sur la passerelle [43’35]). Tout s’écroule définitivement quand le garagiste, muet dans la première scène [06’04-07’58], dit dans la seconde Je te préviens Jef, c’est la dernière fois [1h31].
Jérôme Vincent (aVoir-aLire) ose bouder le film et Ciné-club de Caen reprend le cliché de l’épure pour qualifier le style sans donner de détails.
Bonus
Entretien avec Rui Nogueira
Il ne dit rien d’intéressant sinon la petitesse de Jean-Pierre Melville à propos de la fin du film.
Entretiens avec Jean-Pierre Melville, Alain Delon, Nathalie Delon, Cathy Rosier et François Périer
Comme d’habitude Jean-Pierre Melville fait son auto-promotion en mentant effrontément sur la direction d’acteur par exemple [04’53] ou en esquivant son admiration pour les truands [08’01].
Il a siégé à la CNC (Commission de classification des œuvres cinématographiques) pendant plusieurs années et se vante d’avoir pourchassé toute manifestation de la pornographie au cinéma [06’38]. J’ai référencé la source Variances du 11/09/1970 sur Wikipédia le 28/02/2021.
François Périer contredit Jean-Pierre Melville sur la direction des comédiens [23’12].
Avis de : Alexandre ClémentaVoir-aLireCiné-club de CaenDVD ClassikSens Critique

Lire aussi :
Xavier CANONNE, Requiem pour un homme seul : Le samouraï de Jean-Pierre Melville, Les Marées de la nuit, 2011.
Cinémathèque, Ciné Monde.
Articles Cinéma asiatique, Chine en Question.
Articles Cinéma occidental, Monde en Question.
Dossier Cinéma France, Monde en Question.
Index Cinéma (Tous les dossiers), Monde en Question.
Veille informationnelle Cinéma, Monde en Question.
Revue de presse, Monde en Question.

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