Monde en Question

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Archives Journalières: 15/03/2021

Deux hommes dans Manhattan (1959)


Cycle Jean-Pierre MELVILLE (réalisateur)

 

Titre : Deux hommes dans Manhattan
Réalisateur : Jean-Pierre Melville
Acteurs : Jean-Pierre Melville, Pierre Grasset, Christine Eudes
Durée : 1h24
Année : 1959
Pays : France
Genre : Drame, Thriller
Résumé : Moreau est chargé d’enquêter sur la disparition d’un délégué français à l’ONU. Aidé de son ami photographe, Delmas, il découvre des photos du diplomate en compagnie de trois femmes différentes. Ils vont tenter de retrouver ces femmes et ainsi d’éclaircir cette mystérieuse dispation.
Fiche : IMDb
Partage déniché par Monde en Question
Avis de Monde en Question : Un réalisateur qui joue dans son propre film me paraît toujours incongru et, au bout du compte, sans intérêt. Les deux scènes dans le métro sont plus que superflues [09’18]. Les fans apprécieront que Jean-Pierre Melville se traîne avec son uniforme. Une fois de plus, il se laisse déborder par la musique extradiégétique qui crée une ambiance totalement artificielle. Ça m’énerve, ça m’énerve, ça m’énerve au plus au point quand j’entends cette musique sirupeuse [20’57] et pire encore celle qui se veut mélodramatique, mais est redondante [20’27], [24’42], [34’21], etc. En revanche, la musique diégétique, bien qu’annoncée à l’avance, est réussie [25’01] d’autant qu’on découvre le visage de la chanteuse à la fin d’un travelling avant [26’11] et que la chanson n’est pas coupée [27’44].
La tirade de Melville par Melville sur la prostitution traduit un ego démesuré [31’16].
J’abandonne ce pensum après les déplorables scènes à l’hôpital [43’25-50’59].
Les dialogues en anglais ne sont pas sous-titrés ce qui traduit un mépris du spectateur car très peu comprenait cette langue à cette époque.
Cette réponse décevra plus d’un groupie :

– Considérez-vous Deux hommes dans Manhattan comme une peinture du milieu journalistique ? Comme un documentaire sur un milieu social ?
– Non, non. Vous faites fausse route avec ce genre de questions… Je ne fais jamais de réalisme et je me défends d’en faire. Deux hommes dans Manhattan n’est pas une peinture du milieu journalistique, car je ne suis pas un documentariste. Comme je m’arrange toujours pour ne pas faire du réalisme, par conséquent il n’y a pas de peintre plus inexact que moi. Je ne fais que du faux. Toujours.
Rui NOGUEIRA, Le cinéma selon Jean-Pierre Melville, 2021 [Texte en ligne].

Et celle-ci me donne raison :

– Pourquoi avez-vous interprété le rôle de Moreau ?
– Dieu seul le sait ! Par une bêtise irréparable, d’autant plus que ce n’était pas du tout un rôle pour moi. Je ne suis pas un acteur de composition. J’ai cru d’abord que j’allais faire un tout petit rôle et que je me servais de moi pour me dépanner à New York, puis, tout d’un coup, je me suis trouvé entièrement piégé. Cela dit, c’est sans importance, puisque je crois que c’est un film sans importance.
même source

Avis de : Alexandre ClémentDVD ClassikSens Critique

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Bob le flambeur (1956)


Cycle Jean-Pierre MELVILLE (réalisateur)

 

Titre : Bob le flambeur
Réalisateur : Jean-Pierre Melville
Acteurs : Roger Duchesne, Isabelle Corey, Daniel Cauchy
Durée : 1h38
Année : 1956
Pays : France
Genre : Policier
Résumé : Il y a longtemps que Bob s’est retiré des « affaires ». Il se consacre maintenant à son unique passion, le jeu. Il a aussi un grand coeur et héberge Anne, une jeune fille fauchée prête à sombrer dans la prostitution. Anne tombe amoureuse de Paulo, un des fans de Bob. Après de grosses pertes au jeu, Bob décide de monter un coup pour se refaire…
Fiche : IMDb
Partage déniché par Monde en Question
Avis de Monde en Question : Jean-Pierre Melville commente lui-même les scènes en voix off car les images ne disent rien. Roger Duchesne (Bob) est affublé d’un trench-coat fatigué et d’un chapeau, l’uniforme publicitaire de Melville qu’il complètera par des lunettes noires [03’12]. Le personnage roule naturellement dans un coupé hollywoodien.
Jean-Pierre Melville joue avec la mémoire visuelle du spectateur : Bob débranche la prise téléphonique [10’30] et pourtant il répond [11’28].
L’affrontement entre les deux truands [12’50] et [15’32] est trop statique, mais elle sert à crédibiliser l’image du truand honnête et copain du commissaire Ledru. Bon, le temps passe et Roger Duchesne récite son texte sans conviction et sans aller nulle part.
Jean-Pierre Melville a la fâcheuse tendance à privilégier la musique extradiégétique sur l’image qui devient superflue. Elle anticipe même le déroulement de l’action [22’15]. Il radote déjà son admiration du cinéma américain qui sera aussi la référence de la Nouvelle vague [26’22].
Comme Bob, qui a l’âge d’être à la retraite, perd sur tous les tableaux (au jeu et au lit), son projet de casse ne tient pas une seconde [37’05]. Les amateurs de suspense seront déçus car on sait plus d’une heure avant la fin qu’il échouera.
La scène de repérage se déroule avec une musique extradiégétique quasi insupportable [41’50] et s’arrête brusquement sans raison apparente. Elle s’essouffle comme la trame de l’histoire qui traîne lamentablement. La mise en scène erratique se charge de nous décourager d’aller plus loin surtout quand on entend une pseudo musique latino qui annonce la rencontre avec un truand sud-américain peint selon les clichés hollywoodiens [48’15].
Jean-Pierre Melville annonce la fin en voix off [1h21] et le spectateur peut s’en aller…
Il reste une tirade : Si je prenais Garçon ou Floriot, je pourrais peut-être demander des dommages et intérêts. [1h41]. Maurice Garçon est surtout connu pour avoir défendu des causes littéraires et criminelles. René Floriot, lui, a défendu des collaborateurs et criminels de guerre.

Jean-Pierre Melville prétend ne pas être sensible à l’argent et pourtant :

– Pourquoi, alors, avez-vous collaboré avec Auguste Le Breton ?
– Je dois dire que je n’avais pas grand-chose à mettre sur l’affiche. Je n’étais pas connu, je n’avais pas de vedettes. Ce qui m’a permis d’avoir un distributeur et un à-valoir, ça a été le fait de mettre au générique mon ami Le Breton. Cette année-là, il était une grande vedette car il venait d’avoir un énorme succès avec Du rififi chez les hommes [Jules Dassin, 1955] et Razzia sur la chnouf [Henri Decoin, 1955], qui faisaient salle comble tous les jours.
Rui NOGUEIRA, Le cinéma selon Jean-Pierre Melville, 2021 [Texte en ligne].

Comme d’habitude, il fait son auto-promotion :

– C’est un hommage à Her Man [Son homme, 1930], de Tay Garnett ?
– Non. C’est un hommage à Melville !
même source

Avis de : Alexandre ClémentaVoir-aLireDVD ClassikSens Critique

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